nietzsche morale des faibles

Son âme louche, son esprit aime les recoins, les faux-fuyants et les portes dérobées, tout ce qui se dérobe le charme, c’est là qu’il retrouve son monde, sa sécurité, son délassement ; il s’entend à garder le silence, à ne pas oublier, à attendre, à se rapetisser provisoirement, à s’humilier. Mais cet éveil à la « morale » n’est pas gagné d’avance. Faire violence à l’autre, c’est d’abord se faire violence à soi, remettre en cause sa qualité de sujet avec ce que cela peut avoir comme conséquences. Et puis, des commandements plaqués artificiellement sur de malignes forces obscures auraient-ils pu engendrer un tel foisonnement de cultures, cette extraordinaire puissance de création intellectuelle et spirituelle propre à l’être humain ? Il implique l’acceptation de la « loi », des limites, donc de renoncer à une jouissance, celle de la toute puissance, celle de la perversion du pouvoir sur l’autre. Nietzsche n'est pas nihiliste au sens où il croirait que rien n'en vaudrait la peine. Concierge du 7 rue de Grenelle à Paris, Renée Michel a cinquante-quatre ans, elle est veuve, petite, laide, grassouillette, pauvre, discrète et insignifiante. Tandis que toute morale aristocratique naît d’une triomphale affirmation d’elle-même, la morale des esclaves oppose dès l’abord un « non » à ce qui ne fait pas partie d’elle-même, à ce qui est « différent » d’elle, à ce qui est son « non-moi » : et ce non est son acte créateur. Comme les faibles sont incapables d’être forts ils essaient de rabaisser les autres. « La foi en la morale, en toute morale, vacille », dit-il. Quand l’amour est là, pas besoin de morale, de devoir, de commandements, d’impératifs, d’interdits... « Aime, et fais ce que tu veux », dit Saint-Augustin. Yourcenar, Ne pas être un vulgaire renonciateur (la nourriture), Clément d’Alexandrie, User de ses richesses avec justice, La Fontaine, La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf, Nietzsche, L’esprit apollinien et l’esprit dionysien, Aulu-Gelle, Épitaphes de trois poètes latins, Grimm, Outroupistache (Le Nain Tracassin), Guénon, Comment le mythe dégénère en fable, Guénon, Stérilité du système philosophique, Nietzsche, L’artiste apollinien et l’artiste dionysien, Platon, L’écriture et l’enseignement (Phèdre), Plutarque, La gloire d’Athènes dans les lettres, Funck-Hellet, Le lien entre la coudée royale, le mètre, le nombre d’or et pi, Plethon, Le beau dans la mesure et la proportion, Tablette sumérienne, Le théorème de Pythagore à Sumer, Laplace, De l’astronomie jusqu’à l’école d’Alexandrie, Laplace, De l’Astronomie depuis l’école d’Alexandrie jusqu’aux Arabes, Laplace, De l’Astronomie des Arabes, des Chinois et des Perses, Laplace, De l’Astronomie dans l’Europe moderne, Aristote, Le rythme, le chant et les consonances, Athénée de Naucratis, La belle âme du bon danseur, Sextus Empiricus, Des bienfaits de la musique, Lamarck, Transmission des caractères acquis par l’usage, Thucydide, L’épidémie d’Athènes (430-426), Hume, Les premiers principes du gouvernement, Plutarque, De la monarchie, de la démocratie et de l’oligarchie, Synésius, Le citoyen doit servir en son armée, Aulu-Gelle, Obligation de frugalité à Rome. Et puis, le reste du monde ne m’intéresse pas, ou me fait peur. En somme, elle réalise une sorte de stylistique de nos comportements. Le « fort » n’est pas celui qui écrase le « faible » mais celui qui aspire à réaliser l’accomplissement de l’homme, tandis que le « faible » a pour objectif de se refuser à lui-même cet accomplissement. Mais l’amour est une notion très diverse, si dense, si opaque qu’elle peut se révéler encombrante comme une morale. Parler d’amour serait de l’interprétation, étiqueter un point de structure qui, comme la vérité, reste voilé. H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, 1932. Cependant, je ne vois pas comment attribuer à toute l’humanité le désir de durer simplement sur la base d’une lutte contre une violence autodestructrice qui serait, conformément à la vulgate freudienne, sa vérité première refoulée par le vernis de la civilisation. Ici, il s’agit de déterminer quel est le Bien de l’homme. C’est le don symbolique, parole, langage, sens, qui fait naître un individu-sujet. La religion est en réalité un alibi face à la faiblesse humaine et au malheur. Malgré tout, une éthique de l’autre me paraît induite par le « dire oui à soi-même » qui entraîne un dire oui au monde et à l’autre, contrairement, on l’a vu, au ressentiment qui provoque la haine. Celle-ci arrive pour la première fois, dans une première version, dans « Le voyageur est son ombre » à l’aphorisme 84. 18/07/2007 21:06. Madame Michel est mélomane, cinéphile, elle adore la peinture, lit beaucoup, surtout Tolstoï (qu’elle adore au point d’avoir nommé son chat Léon). Nietzsche, une réalité qui n’est faite que de « perspectives » multiples. Cette morale instrumentale n’est donc pas universelle mais relative. Elle est capable de réfuter la phénoménologie de Husserl tout en prenant soin de faire croire à son entourage qu’elle passe sa vie à regarder des jeux télévisés. On s’occupe de ses enfants par amour, et non par devoir. La morale, elle, nous dit : agis comme si tu aimais. Muriel Barbery est née à Bayeux en 1969. Si je n’ai jamais tué personne, je ne crois pas le devoir au fait d’avoir simplement obéi à l’injonction morale de ne pas tuer. De ce fait, elle a une dimension philosophique. La Généalogie de la morale pose la question des origines et de la valeur des valeurs issues du judéo-christianisme qui sont au fondement de la morale occidentale contemporaine4. Sa vision des occupants de son immeuble est une radiographie, féroce et lucide de notre société contemporaine. Qu’on ne perde pas de vue les nuances presque bienveillantes dont l’aristocratie grecque, par exemple, pare tous les mots qui lui servent à établir la distinction entre elle et le bas peuple ; il s’y mêle constamment le miel d’une sorte de pitié, d’égard, d’indulgence, au point que presque tous les mots qui désignent l’homme du commun ont fini par devenir synonymes de « malheureux », « digne de pitié » (comparez : δειλός, δείλαιος, πονηρός, μοχθηρός, ces deux derniers voulant caractériser l’homme du commun en tant qu’esclave de son labeur et bête de somme). Le choix de se civiliser ou de se détruire, s’il existe, n’est pas d’ordre philosophique. Je me sens devenir nietzschéen, encore un scoop ! Et surtout, prendre soin de fermer les portes. Que l’on considère d’autre part que l’habitude du mépris, du regard hautain, du coup d’œil de supériorité, à supposer qu’elle fausse l’image du méprisé, reste toujours bien loin derrière la défiguration violente à laquelle la haine rentrée et la rancune de l’impuissant se livreront — en effigie bien entendu — sur la personne de l’adversaire. Dieu est mort ! C’est le fait de remettre en question la morale et ses valeurs. Pour eux la concierge n’est pas même pas une personne, simplement une fonction, celle de garder les clefs ou de sortir les poubelles. Pour lui, il y a toujours eu des dominants et des dominés. » Si quelqu’un a lu le livre en entier, pourrait-il préciser s’il faut décidément le lire au second degré ou bien s’il s’agit tout simplement, une fois de plus, d’une crypto-« morale de curé », toutes philosophies, idéologies et religions confondues, assassine de l’instinct de vie et de l’instinct de liberté ? Il entreprend de faire l’histoire de cette « terre inconnue » qu’est la morale pour « savoir quelle est véritablement l’origine de notre bien et de notre mal » et quelle valeur ont les jugements portés sur la dite morale. Le « nihilisme du faible » post-moderne consiste à se débarrasser de la vérité, du réel, des valeurs, à réduire la pensée à de l’esthétisme, de l’autisme ou de la décomposition mentale, à prendre le néant pour une métaphysique. Elle qualifiera ou elle disqualifiera telle ou telle attitude. Les forts, les dominants, les aristocrates, ont d’abord inventé les valeurs et la morale. clovis simard (G. Gusdorf, Traité de l'existence morale 1949). La morale du faible, c’est « dire non à la vie et à soi-même », « la volonté se tournant contre la vie ». Par contre, si l’on se représente « l’ennemi » tel que le conçoit l’homme du ressentiment, — on constatera que c’est là son exploit, sa création propre : il a conçu « l’ennemi méchant », le « malin » en tant que concept fondamental, et c’est à ce concept qu’il imagine une antithèse « le bon », qui n’est autre que — lui-même… », Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, partie I, dissertation II, chapitre X, traduction Albert. » L’intelligence elle-même vient à l’homme faible par le ressentiment car elle est pour lui « une condition d’existence de première importance, tandis que, chez les hommes nobles, l’intelligence comporte plutôt une délicate saveur de luxe et de raffinement. Dans le sujet très nietzschéen « Morale du fort, morale du faible », la morale du faible est dénoncée comme une pseudo-morale, un mensonge qui rabaisse l’homme au lieu de l’accomplir. Pour Nietzsche, la morale se définit comme l’ensemble des mœurs communément admises, c’est la conformité aux choses qui sont bonnes ou jugées bonnes. Et le catalogue mis à sa disposition est impressionnant. - THÉORÈME DE L'IGNORANCE. L’homme faible, quant à lui, est pétri de « mauvaise conscience » parce qu’il refoule son « instinct de liberté ». Entre satire sociale et réflexion philosophique sur le sens de la vie, L’Élégance du hérisson est une savoureuse apologie de la seule intelligence qui vaille, l’intelligence du cœur. Il y aurait donc des morales de classes, des morales individuelles à la carte. Le rationalisme philosophique met face à l’absolue liberté de reconnaître que nous n’avons fondamentalement aucune raison d’être sur terre. Elle rejoint d’ailleurs celle d’une autre occupante de la maison, une gamine surdouée, déjà revenue des faux-semblants de la comédie sociale dont elle a décidé de se retrancher. La morale, c’est « le danger des dangers. - Le fruit de la JUSTICE. M’a-t-on jamais « expliqué » qu’il ne fallait pas tuer, torturer, etc. Alain Parquet Comment avons-nous pu survivre à celles du 20è siècle, sans parler de toutes les autres depuis l’aube de l’humanité ? Quant au modèle du contrat calculé et négocié, il me paraît franchement hors sujet. Blog(fermaton.over-blog.com), No-30. Et Nietzsche de fustiger l’ascétisme (au sens de mortification) et de célébrer la volonté, l’activité, la vie. Ce n’est pas pour me rassurer ou me faire plaisir que je crois à d’autres principes, mais parce que je ne crois pas que l’on adhère à une « morale » sans la participation active, fût-elle inconsciente, d’un individu sujet. Le « Bien » recherché peut être la liberté, l’égalité, la justice, le bonheur, la défense de ses intérêts, le plaisir, la perfection, etc. Marx, avec sa société sans classes débarrassée des divisions et des conflits, comme dans le mythe du Paradis perdu, relaye Bouddha dans l’entreprise d’élimination du désir. Que faire de Freud et de la psychanalyse ? Comme les zones troubles de la subconscience nous échappent, que peut-on savoir sur l’historique ? - dans la première dissertation intitulée « Bon et méchant » « Bon et mauvais », Nietzsche montre la portée du christianisme dans la morale à travers les définitions de ces mots « bon », « mauvais », « méchant », dont il détermine l'origine la distinction entre des maîtres, nobles, puissants, et des faibles, pauvres, esclaves de ceux-ci. Par autre chose également que la rationalité, la « compréhension », l’acceptation raisonnée d’un ordre social nécessaire. La « morale » entre transcendance et immanence. Est bon, selon cette morale, ce qui est noble, digne, élevé, loyal, etc. respectant, on se refuse à rien exiger d'eux et, par conséquent, on consent à les laisser dans. Mais l’amour est une notion très diverse, si dense, si opaque qu’elle peut se révéler encombrante comme une morale. Elle « dit non d’emblée à un "extérieur", à un "autrement", à un "non soi" », elle a besoin d’un « contre-monde », « son action est fondamentalement réaction ». Une autre pensée de la force des forts; 1. Mais elle tend à juger cette diversité. Hypnotisé par ce qu’il a érigé en conscience critique indépassable, il est capable de conclure à son anéantissement. Est bon, selon cette morale, ce qui est noble, digne, élevé, loyal, etc. Peut-on philosopher sans parole ? Nietzsche s'oppose à la morale comme un absolu et une vérité, et sur ce point comme sur d'autres, je le rejoins. La morale, c’est « le danger des dangers. Dans l’usage courant du mot, la « morale » désigne les moyens de parvenir au Bien en question. De fait, il y a dans le mépris trop de négligence et d’insouciance, trop de joie intime et personnelle pour que l’objet du mépris se transforme en une véritable caricature, en un monstre. Faut-il se leurrer sur la toute puissance de l’être pensant, la clarté de ses motivations et de ses intentions, sans parler de la valeur de ses actes ? Toute cette partie de la Généalogie de la morale est en fait déjà condensée dans le §260 de Par-delà le bien et le mal. Ce don se caractérise par la gratuité et l’inconditionnalité, il est l’acte d’amour véritable, peut-être le « pur amour » dont nous gardons le souvenir dans la mesure où notre conscience de soi y a toujours accès. C’est le domaine du Bien et du Mal, contrairement à la logique qui est celui du Vrai et du Faux. Une morale des forts (exaltant la puissance) doit (re)venir écraser les valeurs des faibles (caractérisées par le ressentiment). Enfin, Nietzsche attribue comme origine à la morale chrétienne un sentiment psychologique : le ressentiment (que l’on pourrait définir comme la colère mauvaise du sentiment de sa propre faiblesse et la jalousie envieuse vers ceux qui ne le sont pas) : La révolte des esclaves dans la morale commence lorsque le ressentiment lui-même devient créateur et enfante des valeurs : le ressentiment de ces … L’immeuble est occupé par la fine fleur de la haute bourgeoisie, de la droite ultra-conservatrice à la gauche caviar, tout ce beau monde étant doté d’une progéniture brillante. C’est pourquoi Nietzsche se dénommera souvent lui-même un « … (La langue arabe en a cent, cf. Ces deux-là vont finir par se reconnaître sous l’égide d’un nouvel arrivant, un certain M. Ozu lointainement apparenté au cinéaste japonais que la concierge admire tant. Nous savons qu’il n’y a pas une seule conception du Bien. Si tel était le cas, cette violence l’aurait depuis longtemps épuisée, vaincue et balayée. Pour survivre, on est condamné à ce que Sartre appelle la « mauvaise foi », qui consiste à s’attribuer un être qui n’est pas soi et auquel on fait semblant de croire. La vérification e-mail a échoué, veuillez réessayer. De connivence avec la pensée religieuse, une part essentielle de la philosophie participe à cette aliénation. Puis, dans le Gai savoir, aux aphorismes 108, 125, et 343. Par exemple, le fort et le faible divergent dans leurs conceptions du bonheur. Exemple qui nous concerne directement : celui de la « gauche du non » au référendum sur le projet de traité constitutionnel européen en 2005. Mais il n’est pas non plus transparent. Le contraire a lieu, lorsque l’appréciation des valeurs est celle des maîtres : elle agit et croît spontanément, elle ne cherche son antipode que pour s’affirmer soi-même avec encore plus de joie et de reconnaissance, — son concept « bas », « commun », « mauvais » n’est qu’un pâle contraste né tardivement en comparaison de son concept fondamental, tout imprégné de vie et de passion, ce concept qui affirme « nous les aristocrates, nous les bons, les beaux, les heureux !

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